"Ce que j'aime, c'est partir, prendre la route.
L'espace, le présent, l'oubli. La route c'est moi, c'est un serpent, et le chemin étendu derrière moi c'est mon ancienne peau que j'abandonne, encore. la route c'est ma vie, me défaire continuellement de mes enveloppes, m'extraire de moi pour renaître neuve, brillante, donner le jour à l'inconnue qui veille en moi, à fleur de peau, dans l'attente de sa libération."
Alina Reyes
Etude sur toile dans l'atelier Moreau : projet perdu ou abandonné 2014
" Certains disent qu'il faut porter les souvenirs, rien que la formule : ça abîme l’histoire ! Je préfère, dit-elle, m’emporter pour des projets même si parfois : ils retombent en flaque de larmes. Mais bon, si on reste avec le passé c’est comme remonter la côte en marche arrière. On oublie l’amour des parents en coups de ceintures et les mots maladroits des copains au collège, le jour des marrons quand le fond de teint n’efface rien.
Après c’est fini, on ne pleure plus, toute sèche, on aime, on s’envole dans l’amour et l’amitié et on s’emporte pour un rien , fichue mauvaise humeur, mais porter les souvenirs non, c'est trop lourd ! "