Montmartre
- le voleur de silhouettes
- 2 juin 2018
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 oct.
"Dans les letres à Lucilius qui disent l'essence du stoïcisme, Cénéque parle d'un homme qui se trouve au chevet d'un malade. Est-ce son ami qui veut être là dans ses derniers moments, ou bien un vautour qui convoite l'héritage ? "le même acte est honteux et honorable", répond Sénèque. seul l'intention compte."
Hervé Le tellier - le nom sur un mur.

En descendant de l’avion, il était allé rue des Trois Frères, à l’angle de la rue Chappe. Il y avait là un café glacier. La femme à la caisse le regardait arriver de loin, plissait des yeux au contre-jour. Lui, s’installait à une table, allumait une cigarette en surveillant du crayon les silhouettes qui repartaient avec d’énormes cornets de crèmes glacées à l’ascension de Montmartre, alors qu’à trois pas, et pour un ticket de métro, le funiculaire faisait l’ouvrage sans fatigue. Mais qui se souciait de cette vieille mécanique ? Les garçons avaient les regards brûlés par le soleil et de jolies libellules se jouaient de l’éphémère en leur souriant.
Puis la vendeuse de glaces s’asseyait près de lui. Il aimait quand, à nouveau, elle plissait des yeux en le parcourant avec l’air de dire :
« Hé toi ! Qui es-tu pour venir semer le trouble en mon logis ? », mais, elle murmura comme pour elle :
— Le patron du restaurant russe te cherche, il paraît que tu ne lui as pas restitué les disques qu’il t’as prété.
Lui rétorqua sans lever le regards de son dessin :
— Oui, moi aussi je vais bien, et toi ?
Elle riait cette fois. Un sourire qui donne à la vie toute l’élégance du monde et rend tous les instants merveilleux.
À plusieurs reprises, il avait surpris des conversations de certains clients qui disaient qu’elle n’était pas belle, il voulut répondre qu’ils se trompaient : qu’elle était jolie et transformait les imperfections en grâce et les irrévérences esthétiques en qualité ; mais cet instant racontait les vallées perdues du cœur en d’inutiles contrées désertes. Des histoires qu’elle seule pouvait oublier.
C’était ce genre de moment qui ressemblait aux couleurs de Joan Miro lorsqu’il inventa une calligraphie picturale sur de grands formats, au cœur de la canicule de Barcelone. Miro jouera avec le feu, brûlant et trouant des toiles et finissant par de simples aplats monochromes. Voir, comme dans ces merveilleuses toiles vides, écrites d’une unique ligne, brossée et retracée jusqu’à s’approcher au mieux du filigrane du silence et de la pesanteur de l’être. Ici encore cette vérité. Une violence incroyable ! Il la regardait, elle n’avait que les cicatrices sur son corps passé, elle n’arrivait à les oublier que lorsqu’il était assis là, tandis que il fumait et venait juste pour dessiner et bavarder. Elle avait fait graver quelque chose sur sa peau à l’endroit où il aurait pu poser sa main.
— Parle-moi ! avait-elle demandé !

Le stoïcisme serait la vertue des époques troubles ? .
Épictète souligne que le stoïcisme est « la vertu suffisante pour le bonheur » et il pense qu’un sage devrait être émotionnellement résistant au malheur... " Nous sommes libres de nos actes mais en revanche tout ce qui n'en dépend pas peut nous rendre facilement faibles face aux situations rencontrées. C'est pourquoi la seule chose que nous pouvons maîtriser, d'après les stoïciens, c'est notre attitude intérieure face à cela. " la philosophe Marie Robert souligne ( pour france inter) que "c'est une doctrine de l'acceptation des événements que nous vivons et qui passe par le contrôle de nos réactions". Bien entendu la souffrance existe, on ne peut la nier mais il faut se contenter d'accepter cet état de fait par sa volonté intérieure pour moins en souffrir. |
![]() | " Nous ne maîtrisons pas le temps, mais nous maîtrisons notre manière de l'habiter. " Marie Robert |
" Samedi 9 h 54 – Vous vous êtes réveillée avec le sentiment réconfortant d'avoir quarante-huit heures rien que pour vous. Deux jours de plaisirs oisifs, de cafés longuement savourés, de lectures inspirées, de dîners partagés et de sport déculpabilisé. Cette douce plénitude vous envahit totalement, quand soudain… vous remarquez que l'étagère de votre chambre, votre précieuse et fidèle Billy, semble prête à s'effondrer sous le poids des trésors qu'elle contient. La faute, sans doute, aux douze livres achetés l'année dernière sur la méditation, aux albums photos de vos années de lycée, aux souvenirs rapportés d'Inde l'été 1998, et aux encyclopédies qu'aucun site Internet n'est parvenu à vous faire jeter." Kant tu ne sais plus quoi faire il reste la philo : Marie Robert |
Aller plus loin :
🎧 RÉÉCOUTER - Comment les stoïciens peuvent nous aider dans notre vie quotidienne ?
- Émission Grand bien vous fasse


























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