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Habitudes & Mythologies

  • le voleur de silhouettes
  • 18 juin 2023
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 2 jours


Je pensais à ces foules qui en ce moment même sortaient des parcs et des jardins publics. Peut-être que la plupart des hommes traînent les dimanches soir avec la peur de voir la journée finir, la peur d'ébranler en eux une tristesse ancienne ; peut-être que cette tristesse, nous la partageons tous, cette tristesse qu'on sent quand les choses ferment, quand elles finissent. Dominique Barbéris

erche personnelle acrylique sur toile 80X80 Laurent Nicolas - le voleur de silhouettes

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figuration Narrative

Avant Propos : L’exposition Mythologies quotidiennes en juillet 1964 au Musée d’art moderne de la Ville de Paris marque le début symbolique du mouvement dit de la figuration narrative. Organisée par les artistes Bernard Rancillac, Hervé Télémaque et par les critiques Gérald Gassiot-Talabot et Marie-Claude Dane, l’exposition révèle des artistes très éloignés du pur « constat » formaliste,  ces peintres réintroduisent le récit et la durée dans la peinture à travers la présentation de scènes successives dans un même tableau, ou procèdent par juxtaposition ou métamorphoses d’images. "La préface dénonce le "déferlement de l'école américaine, puissamment soutenue par le concert des galeries". Puis énonce ce qui ressemble à un programme : "Rendre compte d'une réalité quotidienne de plus en plus complexe et riche", exhiber "les objets sacrés d'une civilisation vouée au culte des biens de consommation", dénoncer "les gestes brutaux d'un ordre fondé sur la force et sur la ruse, le choc des signaux, des mouvements et des sommations qui traumatisent journellement l'homme moderne". Les artistes réunis viennent "d'horizons plastiques différents", " n'ont de rapports entre eux que par petits groupes", mais ont en commun le sens de "la précieuse mouvance de la vie", ce qui les distingue de la "dérision statique du pop américain"...



6 heures du matin, elle Jacques Monory
6 heures du matin, elle Jacques Monory


Bernard Rancillac
Bernard Rancillac








des habitudes


On nous dira souvent que la routine est un mécanisme indispensable à notre survie mentale pour focaliser notre attention sur les décisions importantes. Ainsi la routine serait un point de confort qui permettrait d’apprivoiser le monde et de combattre l’incertitude de l’autre. Pourtant, appelons Platon à la rescousse :

« les prisonniers enchaînés dans la caverne, même s'ils peuvent parler entre eux, ne sont pas en mesure de se confronter à la réalité. Ils voient en effet tous les mêmes ombres. »


Ce qu’inspire le mythe de la caverne ? La routine permettait à l’Homme - être humain - de se positionner dans la civilisation face à l’univers rigidement codifié des Mythologies dont Barthes propose la vision décapante. (Ecoutez le Podcast de France Culture * ). La vie quotidienne dont Henri Lefebvre avait produit une critique radicale, sources du situationnisme de Debord rejoint les réflexions de Baudrillard au sujet de la société de consommation. Le thème de l’habitude a notamment été développé par un philosophe méconnu, Felix Ravaisson (1813-1900), Dans De l’habitude (1838), Il s’intéresse aux habitudes acquises, nées d’un changement dans la vie. Elles s’ancrent en nous dans la durée jusqu’à devenir une « seconde nature », qui nous fait agir de façon spontanée. Mais loin de dénoncer l’habitude comme un mécanisme aveugle qui sclérose, Ravaisson soutient qu’en elle, la répétition garde toujours le contact avec l’intelligence et la liberté. C'est donc cette vie quotidienne dont Rolland Barthe a exposé «les mythologies», en confrontation à la fois avec les thèses développées par Foucault sur la discipline et avec celles développées par Bourdieu sur l’habitus. Dès lors que, ayant reconnu qu’il était définitivement impossible de sortir de la caverne sans avoir acquis qu’il existe deux manières d’appréhender les choses autour de nous - une approche sensible et une approche intelligible** - nous ne pouvons appréhender la routine comme quotidienneté qu'avec un regard critique sinon la caverne deviendrait notre tombeau… ( à suivre )  * Mythologies / Barthes Pod Cast de France Culture.


«  **Par exemple, si je vous demande de me définir le mot « cercle », vous pouvez soit me dessiner un rond — ça c’est l’approche sensible ; soit me donner la définition de l’idée de cercle — ça, c’est l’approche intelligible. »

Doria Messaoudene  pandore.com

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Le récit est présent dans tous les temps, dans tous les lieux, dans toutes les sociétés ; le récit commence avec l’histoire même de l’humanité ; il n’y a pas, il n’y a jamais eu nulle part aucun peuple sans récit ; toutes les classes, tous les groupes humains ont leurs récits, et bien souvent ces récits sont goûtés en commun par des hommes de culture différentes, voire opposées : le récit se moque de la bonne et de la mauvaise littérature : international, transhistorique, transculturel, le récit est là, comme la vie. Roland Barthe.


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