Pause
- Laurent Nicolas
- 4 janv. 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 5 jours
"Si je ne me crée pas un monde pour moi-même, je mourrai étouffée par celui que d'autres définissent pour moi." Anaïs Nin


"Je suis descendue de la voiture en laissant le moteur tourner. Juste pour regarder ce présent autrement qu’à travers l’écran d’un parre- brise. Etre ici par le vent du hasard et ne jamais retourner d’ou l’on vient. Le vent du Montana et l'odeur des chevaux, la pluie sur les trottoires de Galveston, la neige de l'Ontario quand elle craque au parfum du feu de bois. "
Sentir qu’un jour ce genre de moment n’aura plus aucun sens. Se demander seulement qui de nous ou de notre mémoire dans quelques mois, dans quelques années, sera trahi par l’image qu'elle s’est construite de cet instant.
On se dit qu’un personage de roman allumerait une cigarette devant cet étonnant paysage interieur mais on se rappelle que l'on ne fume plus.

La philosophie nous propose la question de « mettre les choses en perspective » dès lors que l’on a pris conscience que le monde ne nous paraît plus uniquement centré sur nous et sur le moment présent. « Le perspectivisme désigne les doctrines philosophiques qui défendent l’idée que la réalité se compose de la somme des perspectives que nous avons sur elle. Autrement dit, ce sont les différents points de vue que nous avons sur elle qui la constituent. (source wikipédia)
Mettre les choses en perspective nous protégerait de certaines idées toutes faites et des raisonnements à courte vue. (voir Lebniz ou Nietzche). Si pour le plasticien mettre en perspective revient à choisir des points de fuite, l’expression est à nuancer, il faut prendre du recul ! Et en cela, point de fuite.
Le perspectivisme suscite aujourd’hui, en histoire de la philosophie comme dans la pensée contemporaine, un intérêt grandissant, surtout lorsque l’on cherche pour des raisons obscures à imposer certaines réalités qui serait meilleures que d’autres. : Leibniz désigne, en première analyse, une doctrine unifiée de la connaissance, de l’être et du monde modélisée par analogie avec la perspective picturale, qui, à l’âge classique, fut formalisée par la géométrie et mobilisée par la métaphysique. Toute réalité y est conçue comme conditionnée par l’interdépendance entre un point de vue toujours situé et une apparence toujours projetée sous un certain angle. En fait, comme pour le regard qui se pose sur un objet, la réalité apparaît sous une infinité de perspectives différemment situées, mais elle n’est rien d’autre que ce tissu de relations perspectives interconnectées. S’il est une formule qui puisse servir de fil conducteur, c’est bien celle, lapidaire, donnée par Deleuze dans son ouvrage sur Leibniz : « le perspectivisme comme vérité de la relativité (et non relativité du vrai) ». Le perspectivisme rejette l’idée qu’un homme appréhendé comme classique ou normal puisse avoir accès à une réalité objective, indépendamment d’une situation, d’un contexte culturel ou d’une appréciation subjective. Autrement dit, ce sont les différents points de vue que nous avons sur la réalité qui la constituent. |
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" Nous sommes pour nous des inconnus, nous en personne pour nous en personne: il y a à cela une bonne raison. Nous ne sommes jamais partis à la recherche de nous-mêmes, – comment pourrait-il se faire qu’un beau jour nous nous trouvions? C’est à juste titre que l’on a dit: « Là où se trouve votre trésor, se trouve aussi votre coeur »; notre coeur se trouve là où sont les ruches de notre connaissance. "
Friedrich Nietzsche
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