"Une fois que j aurais atteint l'extrémité du continent, j'étais certain qu'une question importante trouverait sa solution. Je n'avais aucune idée de ce qu'était cette question, mais la réponse avait déjà commencé à prendre forme dans mes pas, et il me suffisait de continuer à marcher pour savoir que je m'étais laissé en arrière, que je n'étais plus là personne que j'avais un jour été."
Paul Auster. Moon Palace

Etude personelle : acrylique sur toile lin brut 80X80 cm Leurs regards doivent s’extirper de leur solitude, se réhabituer à la lumière de l’autre. Se retrouver comme après un long voyage. L’émotion de la rencontre vient se glisser en eux, comme on se glisserait sous une couette rassurante d’un grand lit d’hiver pluvieux, se cachant tous deux sous les couvertures pour se raconter des souvenirs nouveaux. Se dire qui l’on est et avoir envie de tout savoir de l'autre… même de ses silences.
Leurs regards les projettent au plus loin, vers la rivière, le long des cils des peupliers. Comme la vallée disparaît dans l’ocre et de gris de la pluie d’été. Puis, elle me raconte qu’ils se sont pris la main. Comme si cela était ainsi depuis toujours, elle s’est alors dit que rien n’aurait été pareil si elle l’avait fait plus tôt, si elle avait osé le faire bien avant, que sa vie, leurs vies auraient été différentes. Puis elle s’est ravisée et n’a plus pensé à rien, qu’aux oiseaux au loin dessinant des doubles croches aux partitions électriques.