La tragédie du destin
- Laurent Nicolas
- 8 févr. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 5 jours
" L’artiste ne crée pas ces qualités ; il les découvre, ou les dévoile, au fur et à mesure de son acte. Lorsqu’il prend conscience de la vraie nature de son rôle, il peut continuer à peindre sans craindre de pécher, parce qu’il sait que peindre ou ne pas peindre revient exactement au même."
Henry Miller


Dessin préparatoire de la toile.
La tragédie du destin
Nul ne peut être certain de connaître avec exactitude le déroulé de sa vie.
On s’en rend particulièrement compte en ne suivant pas le chemin tracé. En tournant d’un autre côté au bout de la rue. Juste pour aller voir.
Parfois, en montant à bord du bateau reliant un continent à une île, il se sentait en cavale, persuadé de déroger à des destinées toutes tracées. Dans le parfum des tamarins et de la pluie tropicale d’un aéroport ; lorsque rien ni personne ne l’attend et qu’il allait sans but précis, traversant d’un pas calme la foule du hall d’arrivées. Éperdu d’incertitude sur ce qui allait se passer après le prochain pas.
Il avait alors l’impression d’un destin, fait d’imprévu, de précarités et de méprises, offrant ainsi une longue histoire. Elle s’incorporerait, telle une lumière inespérée dans la tonalité uniforme de son existence. Cette liberté, ouverte aux hasards, ne laissait dans ces conditions, aucune place à quoique ce soit de prédéterminé.
Elle lui répondit, en souriant, que c’est aussi ainsi que l’on tombe amoureux.

Epicurisme
Si le destin est souvent pensé comme la « Force de ce qui arrive, et semble nous être imposé sans qu'aucune de nos actions n'y puisse rien changer. Épicure soutient qu’il existe une « liberté d’action » de l’homme, et même des choses, pouvant dévier ... L'épicurisme se singularise par rapport à tous les autres systèmes de l'Antiquité en niant l'existence du fatum : cette philosophie rejette l'éternelle prédétermination de la temporalité au nom du hasard et de la liberté.L’existentialisme de Sartre propose cette formule : « Je suis libre de devenir ce que je veux ; je vais choisir, tout au long de ma vie, ce que je serai ; et je peux à chaque instant devenir autre chose que ce que je suis à ce moment là. L’homme “n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et il sera tel qu’il se sera fait”. De là le premier principe de l’existentialisme : “L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait*” » |
![]() | En fait, nous sommes une liberté qui choisit, mais nous ne choisissons pas d'être libres : nous sommes condamnés à la liberté. Jean Paul Sartre |
L’existentialisme est un humanisme, Gallimard
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