top of page
laurentnicolasatelier.jpeg

Des silhouettes
dans l'atelier

À propos de l'auteur.

àla rue .jpg
le blog note de Laurent Nicolas  site le voleur de silhouettes

Quelques toiles de Laurent Nicolas soulignées d'un court récit. 
Ces paragraphes constituent le journal de bord d'un voleur de silhouette. 

le sourire du singe laurent nicolas .jpg
nuits off laurent nicolas
le voleur de silhouettes laurent nicolas

Retrouvez ici les ouvrages de Laurent Nicolas publiés sous forme de Nouvelles et de courts récits. 
Lisez de larges extraits en téléchargement gratuit.  

voleur de silhouettes.jpeg

Des silhouettes dans l'art

Créateurs et artistes ont abordés les silhouettes dans leurs oeuvres : visite sous influences de cet univers.

BLOG
  • Laurent Nicolas
  • 3 janv. 2023
  • 1 min de lecture

"La vie humaine n'a lieu qu'une seule fois et nous ne pourrons jamais vérifier quelle était la bonne et quelle était la mauvaise décision, parce que, dans toute situation, nous ne pouvons décider qu'une seule fois. Il ne nous est pas donné une deuxième, une troisième, une quatrième vie pour que nous puissions comparer différentes décisions." Milan Kundera - L'insoutenable légèreté de l'être


étude personnelle sur toile Laurent Nicolas le voleur de silhouettes

Serie une époque sombre : Acrylique sur toile - 2024 -  Recherche dans le cadre de la Série : Une époque sombre

Il reste éveillé longtemps par peur de dormir, peur de rêver, alors ainsi il passe des heures à déambuler sagement dans sa mémoire. Parfois il prend la route jusqu’a Fort Pecket et la frontière du North Dakota, parcourant à plusieurs reprises un long chemin en écoutant en boucle les mêmes titres de sa playlist. Comme ceux qui continuent sans cesse à passer la majeure partie de leur existence à rester à la périphérie des émotions.

Il est retourné encore une fois en ce rade anonyme ou l’on devient une silhouette parmi d’autres habitués. Là où il avait ressenti ce sentiment étrange, mélangé de dépaysement et d’étonnement. Un peu comme on s’arrête sans cesse à la même station-service, car le type à la caisse fit un jour, une plaisanterie apaisante. Plus que jamais il comprend ce que ressent cet homme qui boit une bière fraîche au bar en souriant alors qu’un vilain cheval lui a asséné une terrible volée de sabots.

Extrait de Journal en Alberta

  • Laurent Nicolas
  • 17 juil. 2022
  • 3 min de lecture

C’est peut-être cela l’amour ; vingt-trente ans, on dessine l’être idéal de pied en cap, la couleur de ses yeux, l’arrondi de ses mains, son tempérament, sa famille, son pays, son gagne-pain – on ne transige pas, tout lui, tout elle, sinon rien – pour finalement s’amouracher de l’absolu contraire et implorer le pardon de l’univers d’avoir jadis été si couillon. Gaëlle Bélem






Dans l'atelier Moreau : Projet abandonné ou perdu - acrylique sur toile 2 X 3 m - 2012 / 13.

Elle a grandi dans une vallée froide et pluvieuse coincée entre les Vosges et l’Alsace avec du foin dans les cheveux et des femmes qui murmurent toute la journée qui tuent le lapin ou un poulet avec le geste assuré, aussi surement qu'elle écrasent leur cigarette dans des coquilles Saint-Jacques vides posées sur les rebords de fenêtres. Sa mère et ses cousins disent d’elle qu’elle n’a pas une jolie silhouette, trop maigre, mal coiffée, qu'elle ne trouvera jamais de mari. Alors, elle a quitté cette terre natale rejoignant la communauté des expatriées à la sortie du lycée, seule solution pour satisfaire son désir de voyage, son besoin de fuir la ferme familiale à l’agonie. Elle ne connaissait rien de sa destination, ayant juste répondu à une annonce dans un journal professionnel. Elle partit un dimanche matin à l’heure de la messe pour prendre un poste dès le lundi à 10 000 km de là.


Elle a aimé sa vie tropicale, l'air épais et humide, l’ombre des Jaracandas, le parfum de citronelle des Frangipaniers et des Manguiers plantés au milieu des haies sauvages le long des cases. De grosses pluies surviennent le soir, avec elles, des nuées de moustiques autour des lampes tempêtes qui éclairent la varangue, ils servent de repas aux margouillats et aux araignées. Puis aussi vite qu’elles sont arrivées, les gouttes disparaissaient en farine. Elle aime le glissement des feuilles de Flamboyants dans le vent, les arbres à palabres au pieds desquels parfois les hommes se retrouvent pour parler. C’est son poste de radio auquel répondent des oiseaux de nuit dont elle ne connaît pas le nom. De la poussière rouge, des Palmiers ocres et le cri des vagues au loin, les jours de tempêtes, les chiens errants qui chassent bruyamment en meutes et souvent les tambours de Maloya quelque part près d’un champ de canne à sucre jusqu’à l’aube. Tout ici n'est que tumulte familier sculptant journées et années dans les alizés.


Comme elle avait quitté son histoire, on l’avait quittée, comme elle avait construit sa vie, une nouvelle histoire s’était écrite, des amis, des amants, un enfant, son lieu de naissance n’étaient désormais plus qu’une adresse sur un document administratif, elle n’était jamais retournée en arrière, même pas pour l’enterrement... Pourtant, elle avait acheté le billet, avait fait son bagage, repensé aux cousins, à sa mère, puis prenant la route du littoral s’était arrêtée pour regarder un groupe de baleines et leurs petits venues comme chaque hiver se reposer en soufflant joyeusement dans l’océan. Un embouteillage et un attroupement s’étaient formés de Boucan Canot au Cap La Houssaye et tous admiraient le spectacle des baleineaux en silence. Comme un recueillement sur la beauté de l’instant ! Toujours est-il qu’elle avait raté l’avion. Pourtant, elle était allée à l’aéroport pour se faire rembourser. Elle avait acheté, avec la belle somme, une robe claire de marque dans un magasin chic. Elle la porterait sans doute samedi pour aller dîner avec ce charmant voisin qui la sollicitait, se désespérant qu’elle finisse par accepter l’invitation. Elle avait, comme les jeunes gens d’ici, toujours pris son temps pour ce genre d’affaires. Il est vrai qu’elle avait toute la vie devant elle.

  • Laurent Nicolas
  • 15 avr. 2022
  • 2 min de lecture

"Un oiseau né en cage pense que voler est une maladie" Alejandro Jodorowsky



Au buffet de la gare TGV - Etude sur toile 80 x 80 cm inachevée. 2022/24 - Série : Une époque sombre


Écouter le texte.

la croisée des mondes


Nous vivions un contre-jour étrange, semblable sans doute à des chambres d’hôtels de gares. Les silhouettes se succèdent, apportent leurs vies et leurs bagages, se jettent dans le lit comme dans des corps. Amants, inconnus, voyageurs ; regardant tous par la même fenêtre le temps qui passe sur le trottoir de la place, la fontaine, le type qui promène son chien, la fille en vélo qui va au kebab. Les grilles qui enserrent les pieds des arbres pour qu’ils ne se sauvent pas.

Nous vivons dans ce qui semble un autre monde déjà, avec des amis qui ne reviennent jamais, des enfants qui grandissent et le calme l’après-midi lorsqu’un rayon de soleil vient balayer la chambre et qu’elle allume une cigarette. Il y a dans l’air des milliers d’étoiles en grains de poussière du contre-jour. Comme dans « Le Grand Verre » de Marcel Duchamp, Mistery train de Jim Jarmush, Lyra Belacqua de la Croisée des Mondes. C’est ce même contre-jour à notre arrivée en terre inconnue quand on se demande si l’on pourrait vivre ici, avec ce que ça impliquerait d’attaches, d’engagements, de contraintes et si nos silhouettes en mouvement pourraient les accepter ?  C’est confusément l’envie de se poser, dans un coin de chambre, prés d'un corps amoureux, d’un paysage émouvant, de reprendre une conversation que nous avons abandonnée, il y des années au cours d’un skype ou d’une expo ensemble. Un jour de neige, au musée d’art moderne. Dans les allées aux parfums étranges de lin vieilli et de vernis périmés. Les mots cachés derrière des SMS, les regards tristes inexpliqués.

Personne ne parviendrait à éclaircir tout ce qu’il y a dans ce contre-jour, ce moment est un présent qui déjà disparaît.


Dans une société devenue anxieuse et paranoîde notre liberté est mise rude épreuve et souvent comparable à celle que l'on octroie au chien tenu en laisse. Nous pensons à Descartes pour nous interroger sur le libre arbitre mais il conviendrait de mettre le sujet en regard également avec les philosophes Japonais * Car au japon, la question de la liberté se pose différemment et la réfelxion actuelle est que L’esprit critique est la condition de la liberté. Au Japon, le quotidien est habité par la précarité du présent. Les Japonais auraient une manière éphémère d’habiter le monde, mais sans nostalgie. La conscience qu’ils ont de ce temps éphémère leur permet d’en profiter. Donc, si nous n'avons pas totalement perdu notre esprit critique, nous pourrions, dés lors, nous sentir libre et faire tout ce que nous aimons ?


Si nous pensons que notre époque de privations fait de nous des oiseaux en cage.  Ce n'est pas grave, pour y répondre de manière juste : Il convient de profiter du temps passager !


En savoir plus avec l'interview de Yasuhiko Sugimara et Michel Dalissier : maître de conférences à l’Université Doshisha de Kyōto. Le podcas : Les Nouveaux chemins de la connaissance - les chemins du vendredi. Emission diffusée sur France Culture le 15.11.2013. Par Adèle Van Reeth




Ancre 1
bottom of page