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Des silhouettes
dans l'atelier

À propos de l'auteur.

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le blog note de Laurent Nicolas  site le voleur de silhouettes

Quelques toiles de Laurent Nicolas soulignées d'un court récit. 
Ces paragraphes constituent le journal de bord d'un voleur de silhouette. 

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nuits off laurent nicolas
le voleur de silhouettes laurent nicolas

Retrouvez ici les ouvrages de Laurent Nicolas publiés sous forme de Nouvelles et de courts récits. 
Lisez de larges extraits en téléchargement gratuit.  

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Des silhouettes dans l'art

Créateurs et artistes ont abordés les silhouettes dans leurs oeuvres : visite sous influences de cet univers.

BLOG
  • Laurent Nicolas
  • 20 avr. 2023
  • 1 min de lecture

"Une fois que j aurais atteint l'extrémité du continent, j'étais certain qu'une question importante trouverait sa solution. Je n'avais aucune idée de ce qu'était cette question, mais la réponse avait déjà commencé à prendre forme dans mes pas, et il me suffisait de continuer à marcher pour savoir que je m'étais laissé en arrière, que je n'étais plus là personne que j'avais un jour été." Paul Auster. Moon Palace

Leurs regards doivent s’extirper de leur solitude, se réhabituer à la lumière de l’autre.

Etude personelle : acrylique sur toile lin brut 80X80 cm Leurs regards doivent s’extirper de leur solitude, se réhabituer à la lumière de l’autre. Se retrouver comme après un long voyage. L’émotion de la rencontre vient se glisser en eux, comme on se glisserait sous une couette rassurante d’un grand lit d’hiver pluvieux, se cachant tous deux sous les couvertures pour se raconter des souvenirs nouveaux. Se dire qui l’on est et avoir envie de tout savoir de l'autre… même de ses silences.

Leurs regards les projettent au plus loin, vers la rivière, le long des cils des peupliers. Comme la vallée disparaît dans l’ocre et de gris de la pluie d’été. Puis, elle me raconte qu’ils se sont pris la main. Comme si cela était ainsi depuis toujours, elle s’est alors dit que rien n’aurait été pareil si elle l’avait fait plus tôt, si elle avait osé le faire bien avant, que sa vie, leurs vies auraient été différentes. Puis elle s’est ravisée et n’a plus pensé à rien, qu’aux oiseaux au loin dessinant des doubles croches aux partitions électriques.

  • Laurent Nicolas
  • 3 janv. 2023
  • 1 min de lecture

"La vie humaine n'a lieu qu'une seule fois et nous ne pourrons jamais vérifier quelle était la bonne et quelle était la mauvaise décision, parce que, dans toute situation, nous ne pouvons décider qu'une seule fois. Il ne nous est pas donné une deuxième, une troisième, une quatrième vie pour que nous puissions comparer différentes décisions." Milan Kundera - L'insoutenable légèreté de l'être


étude personnelle sur toile Laurent Nicolas le voleur de silhouettes

Serie une époque sombre : Acrylique sur toile - 2024 -  Recherche dans le cadre de la Série : Une époque sombre

Il reste éveillé longtemps par peur de dormir, peur de rêver, alors ainsi il passe des heures à déambuler sagement dans sa mémoire. Parfois il prend la route jusqu’a Fort Pecket et la frontière du North Dakota, parcourant à plusieurs reprises un long chemin en écoutant en boucle les mêmes titres de sa playlist. Comme ceux qui continuent sans cesse à passer la majeure partie de leur existence à rester à la périphérie des émotions.

Il est retourné encore une fois en ce rade anonyme ou l’on devient une silhouette parmi d’autres habitués. Là où il avait ressenti ce sentiment étrange, mélangé de dépaysement et d’étonnement. Un peu comme on s’arrête sans cesse à la même station-service, car le type à la caisse fit un jour, une plaisanterie apaisante. Plus que jamais il comprend ce que ressent cet homme qui boit une bière fraîche au bar en souriant alors qu’un vilain cheval lui a asséné une terrible volée de sabots.

Extrait de Journal en Alberta

  • Laurent Nicolas
  • 17 juil. 2022
  • 3 min de lecture

C’est peut-être cela l’amour ; vingt-trente ans, on dessine l’être idéal de pied en cap, la couleur de ses yeux, l’arrondi de ses mains, son tempérament, sa famille, son pays, son gagne-pain – on ne transige pas, tout lui, tout elle, sinon rien – pour finalement s’amouracher de l’absolu contraire et implorer le pardon de l’univers d’avoir jadis été si couillon. Gaëlle Bélem






Dans l'atelier Moreau : Projet abandonné ou perdu - acrylique sur toile 2 X 3 m - 2012 / 13.

Elle a grandi dans une vallée froide et pluvieuse coincée entre les Vosges et l’Alsace avec du foin dans les cheveux et des femmes qui murmurent toute la journée qui tuent le lapin ou un poulet avec le geste assuré, aussi surement qu'elle écrasent leur cigarette dans des coquilles Saint-Jacques vides posées sur les rebords de fenêtres. Sa mère et ses cousins disent d’elle qu’elle n’a pas une jolie silhouette, trop maigre, mal coiffée, qu'elle ne trouvera jamais de mari. Alors, elle a quitté cette terre natale rejoignant la communauté des expatriées à la sortie du lycée, seule solution pour satisfaire son désir de voyage, son besoin de fuir la ferme familiale à l’agonie. Elle ne connaissait rien de sa destination, ayant juste répondu à une annonce dans un journal professionnel. Elle partit un dimanche matin à l’heure de la messe pour prendre un poste dès le lundi à 10 000 km de là.


Elle a aimé sa vie tropicale, l'air épais et humide, l’ombre des Jaracandas, le parfum de citronelle des Frangipaniers et des Manguiers plantés au milieu des haies sauvages le long des cases. De grosses pluies surviennent le soir, avec elles, des nuées de moustiques autour des lampes tempêtes qui éclairent la varangue, ils servent de repas aux margouillats et aux araignées. Puis aussi vite qu’elles sont arrivées, les gouttes disparaissaient en farine. Elle aime le glissement des feuilles de Flamboyants dans le vent, les arbres à palabres au pieds desquels parfois les hommes se retrouvent pour parler. C’est son poste de radio auquel répondent des oiseaux de nuit dont elle ne connaît pas le nom. De la poussière rouge, des Palmiers ocres et le cri des vagues au loin, les jours de tempêtes, les chiens errants qui chassent bruyamment en meutes et souvent les tambours de Maloya quelque part près d’un champ de canne à sucre jusqu’à l’aube. Tout ici n'est que tumulte familier sculptant journées et années dans les alizés.


Comme elle avait quitté son histoire, on l’avait quittée, comme elle avait construit sa vie, une nouvelle histoire s’était écrite, des amis, des amants, un enfant, son lieu de naissance n’étaient désormais plus qu’une adresse sur un document administratif, elle n’était jamais retournée en arrière, même pas pour l’enterrement... Pourtant, elle avait acheté le billet, avait fait son bagage, repensé aux cousins, à sa mère, puis prenant la route du littoral s’était arrêtée pour regarder un groupe de baleines et leurs petits venues comme chaque hiver se reposer en soufflant joyeusement dans l’océan. Un embouteillage et un attroupement s’étaient formés de Boucan Canot au Cap La Houssaye et tous admiraient le spectacle des baleineaux en silence. Comme un recueillement sur la beauté de l’instant ! Toujours est-il qu’elle avait raté l’avion. Pourtant, elle était allée à l’aéroport pour se faire rembourser. Elle avait acheté, avec la belle somme, une robe claire de marque dans un magasin chic. Elle la porterait sans doute samedi pour aller dîner avec ce charmant voisin qui la sollicitait, se désespérant qu’elle finisse par accepter l’invitation. Elle avait, comme les jeunes gens d’ici, toujours pris son temps pour ce genre d’affaires. Il est vrai qu’elle avait toute la vie devant elle.

Ancre 1
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