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Des silhouettes
dans l'atelier

À propos de l'auteur.

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le blog note de Laurent Nicolas  site le voleur de silhouettes

Quelques toiles de Laurent Nicolas soulignées d'un court récit. 
Ces paragraphes constituent le journal de bord d'un voleur de silhouette. 

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nuits off laurent nicolas
le voleur de silhouettes laurent nicolas

Retrouvez ici les ouvrages de Laurent Nicolas publiés sous forme de Nouvelles et de courts récits. 
Lisez de larges extraits en téléchargement gratuit.  

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Des silhouettes dans l'art

Créateurs et artistes ont abordés les silhouettes dans leurs oeuvres : visite sous influences de cet univers.

BLOG
  • Laurent Nicolas
  • 15 avr. 2022
  • 2 min de lecture

"Un oiseau né en cage pense que voler est une maladie" Alejandro Jodorowsky



Au buffet de la gare TGV - Etude sur toile 80 x 80 cm inachevée. 2022/24 - Série : Une époque sombre


Écouter le texte.

la croisée des mondes


Nous vivions un contre-jour étrange, semblable sans doute à des chambres d’hôtels de gares. Les silhouettes se succèdent, apportent leurs vies et leurs bagages, se jettent dans le lit comme dans des corps. Amants, inconnus, voyageurs ; regardant tous par la même fenêtre le temps qui passe sur le trottoir de la place, la fontaine, le type qui promène son chien, la fille en vélo qui va au kebab. Les grilles qui enserrent les pieds des arbres pour qu’ils ne se sauvent pas.

Nous vivons dans ce qui semble un autre monde déjà, avec des amis qui ne reviennent jamais, des enfants qui grandissent et le calme l’après-midi lorsqu’un rayon de soleil vient balayer la chambre et qu’elle allume une cigarette. Il y a dans l’air des milliers d’étoiles en grains de poussière du contre-jour. Comme dans « Le Grand Verre » de Marcel Duchamp, Mistery train de Jim Jarmush, Lyra Belacqua de la Croisée des Mondes. C’est ce même contre-jour à notre arrivée en terre inconnue quand on se demande si l’on pourrait vivre ici, avec ce que ça impliquerait d’attaches, d’engagements, de contraintes et si nos silhouettes en mouvement pourraient les accepter ?  C’est confusément l’envie de se poser, dans un coin de chambre, prés d'un corps amoureux, d’un paysage émouvant, de reprendre une conversation que nous avons abandonnée, il y des années au cours d’un skype ou d’une expo ensemble. Un jour de neige, au musée d’art moderne. Dans les allées aux parfums étranges de lin vieilli et de vernis périmés. Les mots cachés derrière des SMS, les regards tristes inexpliqués.

Personne ne parviendrait à éclaircir tout ce qu’il y a dans ce contre-jour, ce moment est un présent qui déjà disparaît.


Dans une société devenue anxieuse et paranoîde notre liberté est mise rude épreuve et souvent comparable à celle que l'on octroie au chien tenu en laisse. Nous pensons à Descartes pour nous interroger sur le libre arbitre mais il conviendrait de mettre le sujet en regard également avec les philosophes Japonais * Car au japon, la question de la liberté se pose différemment et la réfelxion actuelle est que L’esprit critique est la condition de la liberté. Au Japon, le quotidien est habité par la précarité du présent. Les Japonais auraient une manière éphémère d’habiter le monde, mais sans nostalgie. La conscience qu’ils ont de ce temps éphémère leur permet d’en profiter. Donc, si nous n'avons pas totalement perdu notre esprit critique, nous pourrions, dés lors, nous sentir libre et faire tout ce que nous aimons ?


Si nous pensons que notre époque de privations fait de nous des oiseaux en cage.  Ce n'est pas grave, pour y répondre de manière juste : Il convient de profiter du temps passager !


En savoir plus avec l'interview de Yasuhiko Sugimara et Michel Dalissier : maître de conférences à l’Université Doshisha de Kyōto. Le podcas : Les Nouveaux chemins de la connaissance - les chemins du vendredi. Emission diffusée sur France Culture le 15.11.2013. Par Adèle Van Reeth




  • Laurent Nicolas
  • 3 mai 2021
  • 1 min de lecture


Quel joli silence retrouvé par accident cette nuit de couvre-feu. Mais où étais-tu passé ? Cher silence audacieux et apaisant.   Longtemps, avant l’hiver de ces années confinées tu nous avais abandoné à nos vies tumultueuses. Là-bas, la route s’est éteinte, aucun camion ne la nourri de ronronement incessant, aucun avion ne hante le vent de son bordonnement, aucun train ne rythme le lointain de son chant d’acier.

Te voilà de retour joli silence, tu nous viens tout droit de 16ème ou du 17ème siècle, tu es celui qui a connu nos ancètres. Celui d'avant l'ère des machines.  Seule une cloche d’église lointaine nomme les quarts d’heure. 

Silence,  oh mon silence ! De la cîme des arbres sans vent au cri de la chouette qui chasse, j'aime tout-à-coup ton retour. Aucun vilain cabot de ferme ne vient troubler de ses aboiements ta venue sur la campagne à la tombée de la nuit. Nul être vivant n'ose troubler ton onde enveloppante et déroutante. Cette fois la nuit est affranchie du bruit du monde.


Jamais,  je crois,  je n’ai autant plongé en ton néant, au point de chercher désespérément autre chose que le bourdonnement de mon propre cœur. La chienne ne s’y trompe pas et dresse l’oreille au moindre craquement.


Certains voyageurs comptaient le tumulte de l‘océan et le fracas des vagues sur la coque du navire, d’autres, dont je fis parti, s’émerveillaient des cris de la nuit tropicale ; aujourd'hui il n’en est rien. les aventuriers louerons ton retour sans même s'être rendu compte que tu nous avais quitté. La soirée est comme jamais : totalement recouverte de ce film muet ou défilent les nuages ! Comme il est doux de te retrouver :  gentil ami de calme et de quiétude... Nous restons là, étonnés, et inquiets, espérant que l‘helicoptère du service des urgences de l’hôpital de la cité en contrebas ne vienne, nous survoler dans un hurlement de terreur. 


  • Laurent Nicolas
  • 1 janv. 2021
  • 1 min de lecture



Je n’arrive plus à dessiner : mes silhouettes portent toutes un slip de gueule jetable, c’est une étrange impression, tout se passe comme si un « mange mort » leur aurait volé leur visage, devenues momies de gaze chirugucale, sans emotion déchiffrable. 

Je sors pour respirer mais, sur le faubourg Saint Antoine mes silhouettes hantent les boulevards désertés, terrasses fermées ; elles fuient à la manière d’un chat pressé de rentrer en son panier. La peur de l’extérieur est devenue une impression constante, une compagne qui force leurs pas jusqu’à la porte d’un logis confiné. 

J’aimerai parfois cloper, mettre bas les masques pour partager avec ma voisine de passage clouté, tandis que nous attendons que le feu passe au rouge, cette étrange tolérance : tomber le masque pour allumer une cibiche. Je veux me remettre à fumer… Nous en rions, elle m’en offre une car la contradiction est de taille. « Fumer est dangereux pour la santé » la formule éclaire de fumée son sourir aux yeux verts. Le bonhomme lumineux devient vert lui aussi et nous traversons chacun vers notre ailleurs avec un signe de la main, clope au bec comme le faisaient les saligauds, les noireauds, les gueules noires quand ils sortaient du puits,  les sans-visage noircis de charbon, tous égaux avec une face de suie qui disparait dans la nuit, vers les corons. 



Ancre 1
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