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Des silhouettes
dans l'atelier

À propos de l'auteur.

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le blog note de Laurent Nicolas  site le voleur de silhouettes

Quelques toiles de Laurent Nicolas soulignées d'un court récit. 
Ces paragraphes constituent le journal de bord d'un voleur de silhouette. 

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nuits off laurent nicolas
le voleur de silhouettes laurent nicolas

Retrouvez ici les ouvrages de Laurent Nicolas publiés sous forme de Nouvelles et de courts récits. 
Lisez de larges extraits en téléchargement gratuit.  

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Des silhouettes dans l'art

Créateurs et artistes ont abordés les silhouettes dans leurs oeuvres : visite sous influences de cet univers.

BLOG
  • Laurent Nicolas
  • 7 déc. 2023
  • 2 min de lecture

"Certaines personnes sont un peu comme des colorants alimentaires, en version humaine : dès qu'ils se montrent quelque part, tout paraît plus appétissant." Siobhan Curham - Cher Dylan




selfie eat your face - Laurent Nicolas - le voleur de silhouettes

Selfie - Acrylique sur toile 80 x 80 - 2024



Ce n'est plus mon corps, je ne me reconnais plus, malgré les likes, de plus en plus nombreux, malgré les followers qui grandissent comme une onde. Avec les semaines et les années les images sont restées figées dans un autre temps, comme prisonnières des cristeaux liquides. Je m’efface lentement comme une ombre, comme un reflet dans l’onde d’une rivière, mais c’est une matière douce sur laquelle glissent des rides et des plaies.

La journée finissant, je pense à un filet d’eau escarpé remontant le temps…






La philosophie a souvent considéré le corps comme un obstacle à la pensée, pourtant dans le Banquet, Platon pose l’enjeu de la vision d’un beau corps en particulier (Alcibiade, ses pectoraux impeccables…) à la contemplation de « la beauté en soi ». A l’ère numérique, les corps sont mis en commun. Leurs représentations faites de capture d’écran posant les fameuses lignes directrices du banquet de Platon : un corps certes, imparfait et réel, façonné par la vie ou retouché par Photoshop, mais reflet dans tous les cas, de la qualité morale de l’être numérique ou tout du moins d'une silhouette comme une "ombre de l’être" ?Le corps, l'individu mis en scène sur les réseau sociaux active L’amour de soi, qui selon Rousseau, est toujours bon. et L’amour-propre, qui au contraire, est à l’origine de tous nos maux. C’est lui qui porte à la comparaison, qui engendre les hiérarchies, qui suscite les querelles. "La mise en scène virtuelle de nos existences empiète de plus en plus sur nos vies « vraiment » vécues. Au point de nous noyer, tel Narcisse, dans nos “selfies” ?" se demandait en 2014 Alexandre Lacroix. Mais Plus encore qu’un déni de l’altérité, le narcissisme est un refus de l’altération. L’ennemi de Narcisse n’est pas l’autre mais le temps.


  • Laurent Nicolas
  • 18 juin 2023
  • 2 min de lecture

Je pensais à ces foules qui en ce moment même sortaient des parcs et des jardins publics. Peut-être que la plupart des hommes traînent les dimanches soir avec la peur de voir la journée finir, la peur d'ébranler en eux une tristesse ancienne ; peut-être que cette tristesse, nous la partageons tous, cette tristesse qu'on sent quand les choses ferment, quand elles finissent. Dominique Barbéris

erche personnelle acrylique sur toile 80X80 Laurent Nicolas - le voleur de silhouettes

recherche personnelle acrylique sur toile 80X80



Une cloche au loin chante l’angélus, les bêtes sont rentrées, la soupe est sur le feu, les hauts jeunets du bord du chemin ont éteins le jaune du fossé. L’heure est entre chien et loup, les femmes commencent leur seconde journée, les hommes s’assoient et racontent leur travail, certains ne disent plus rien, trop épuisés et souvent trop tristes.

Avaient-ils d’autres rêves dont la télévision singe l’illusoire mise en scene avec des reportages sur des contrées sans pluie, sans boue, faite de studio de carton-pâte, de séries et de prairie comme leurs petites maisons ? Comme chaque jour à la même heure un nouvel épisode.








On nous dira souvent que la routine est un mécanisme indispensable à notre survie mentale pour focaliser notre attention sur les décisions importantes. Ainsi la routine serait un point de confort qui permettrait d’apprivoiser le monde et de combattre l’incertitude de l’autre. Pourtant, appelons Platon à la rescousse :

« les prisonniers enchaînés dans la caverne, même s'ils peuvent parler entre eux, ne sont pas en mesure de se confronter à la réalité. Ils voient en effet tous les mêmes ombres. »


Ce qu’inspire le mythe de la caverne ? La routine permettait à l’Homme - être humain - de se positionner dans la civilisation face à l’univers rigidement codifié des Mythologies dont Barthes propose la vision décapante. La vie quotidienne dont Henri Lefebvre avait produit une critique radicale, sources du situationnisme de Debord rejoint les réflexions de Baudrillard au sujet de la société de consommation ; aujourd’hui encore, cette vie quotidienne dont Michel de Certeau a exposé «l’invention », en confrontation à la fois avec les thèses développées par Foucault sur la discipline et avec celles développées par Bourdieu sur l’habitus. Dès lors que, ayant reconnu qu’il était définitivement impossible de sortir de la caverne sans avoir acquis qu’il existe deux manières d’appréhender les choses autour de nous : « une approche sensible et une approche intelligible *» nous ne pouvons appréhender la routine comme quotidienneté qu' avec un regard critique sinon la caverne deviendrait notre tombeau…




« * Par exemple, si je vous demande de me définir le mot « cercle », vous pouvez soit me dessiner un rond — ça c’est l’approche sensible ; soit me donner la définition de l’idée de cercle — ça, c’est l’approche intelligible. »

Doria Messaoudene  pandore.com


  • Laurent Nicolas
  • 15 avr. 2022
  • 2 min de lecture

"Un oiseau né en cage pense que voler est une maladie" Alejandro Jodorowsky



Au buffet de la gare TGV - Etude sur toile 80 x 80 cm inachevée. 2022/24 - Série : Une époque sombre


Écouter le texte.

la croisée des mondes


Nous vivions un contre-jour étrange, semblable sans doute à des chambres d’hôtels de gares. Les silhouettes se succèdent, apportent leurs vies et leurs bagages, se jettent dans le lit comme dans des corps. Amants, inconnus, voyageurs ; regardant tous par la même fenêtre le temps qui passe sur le trottoir de la place, la fontaine, le type qui promène son chien, la fille en vélo qui va au kebab. Les grilles qui enserrent les pieds des arbres pour qu’ils ne se sauvent pas.

Nous vivons dans ce qui semble un autre monde déjà, avec des amis qui ne reviennent jamais, des enfants qui grandissent et le calme l’après-midi lorsqu’un rayon de soleil vient balayer la chambre et qu’elle allume une cigarette. Il y a dans l’air des milliers d’étoiles en grains de poussière du contre-jour. Comme dans « Le Grand Verre » de Marcel Duchamp, Mistery train de Jim Jarmush, Lyra Belacqua de la Croisée des Mondes. C’est ce même contre-jour à notre arrivée en terre inconnue quand on se demande si l’on pourrait vivre ici, avec ce que ça impliquerait d’attaches, d’engagements, de contraintes et si nos silhouettes en mouvement pourraient les accepter ?  C’est confusément l’envie de se poser, dans un coin de chambre, prés d'un corps amoureux, d’un paysage émouvant, de reprendre une conversation que nous avons abandonnée, il y des années au cours d’un skype ou d’une expo ensemble. Un jour de neige, au musée d’art moderne. Dans les allées aux parfums étranges de lin vieilli et de vernis périmés. Les mots cachés derrière des SMS, les regards tristes inexpliqués.

Personne ne parviendrait à éclaircir tout ce qu’il y a dans ce contre-jour, ce moment est un présent qui déjà disparaît.


Dans une société devenue anxieuse et paranoîde notre liberté est mise rude épreuve et souvent comparable à celle que l'on octroie au chien tenu en laisse. Nous pensons à Descartes pour nous interroger sur le libre arbitre mais il conviendrait de mettre le sujet en regard également avec les philosophes Japonais * Car au japon, la question de la liberté se pose différemment et la réfelxion actuelle est que L’esprit critique est la condition de la liberté. Au Japon, le quotidien est habité par la précarité du présent. Les Japonais auraient une manière éphémère d’habiter le monde, mais sans nostalgie. La conscience qu’ils ont de ce temps éphémère leur permet d’en profiter. Donc, si nous n'avons pas totalement perdu notre esprit critique, nous pourrions, dés lors, nous sentir libre et faire tout ce que nous aimons ?


Si nous pensons que notre époque de privations fait de nous des oiseaux en cage.  Ce n'est pas grave, pour y répondre de manière juste : Il convient de profiter du temps passager !


En savoir plus avec l'interview de Yasuhiko Sugimara et Michel Dalissier : maître de conférences à l’Université Doshisha de Kyōto. Le podcas : Les Nouveaux chemins de la connaissance - les chemins du vendredi. Emission diffusée sur France Culture le 15.11.2013. Par Adèle Van Reeth




Ancre 1
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