" A vrai dire, comment se souvenir du temps où l'on n'existait pas ? Il nous semble que nous vivons depuis la création. C'est ce qui fait qu'il nous est si dur de mourir avant que le monde ne disparaisse."
Herman Melville
L'arbre - Acrylique sur toile 80 X 80 Recherche dans le cadre de la Série : Une époque sombre
Revenir aprés des mois d'absences, retrouver Paris et ses artères qui se colmatent aux heures de pointes. Des embolies citadines qui font l’odieuse et belliqueuse géographie urbaine. En s’engouffrant dans la bouche du métro : participer d’un charnier enchevêtré de passager dans un transport collectif à l’agonie, étouffer et penser à Moby-Dick* . que faire ? Remonter en apnée à la surface ? Sortir du ventre de la baleine pour retrouver l'air pur ? Mais là, en lieu et place de l'oxygène tant attendu : l'éther.. Tout être censé aurait dû prendre la fuite et cesser ce combat perdu d'avance.
* Mais qui s’intéresse au fait que le personnage de Moby-Dick : le capitaine Achab se décompose physiquement, consumé par le désir de vengeance ? On ne se souvient que du combat, l’échec ou la victoire.
On raconte que Herman Melleville fut obsédé par un de ces derniers poèmes, le reprenant plusieurs fois, pour en définitive le développer et en faire une nouvelle, puis un roman. Avec des périodes d'interruption, il y consacra plusieurs années, n'arrêtant d'y travailler qu'en avril 1891 quelques mois avant sa mort.